Rénovation de l’école primaire Félix Éboué

Rosny-sous-Bois • 2024

Maîtrise d’Ouvrage : Ville de Rosny-sous-Bois

Architectes : Bien Urbain – atelier d’architecture
BET : Alterea

Surface : 3 310 m² (SDP)
Montant des travaux : 3 709 130 € (HT)
Statut : Concours

L’école élémentaire Félix Éboué s’installe dans le quartier Bois-Perrier pensé, dès sa création, comme un tout cohérent par l’architecte Jean de Mailly en lien étroit avec Philibert Hoffmann, maire – bâtisseur de Rosny-sous-Bois à l’époque.

Elle est construite autour de principes simples et communs à ses voisines du Bois-Perrier ou de Jean Mermoz. Accueillant, à l’origine, 34 salles de classe réparties sur trois niveaux, elle est entièrement composée sur la base d’une trame carrée – dite « éducation nationale » – de 1,75 x 1,75m.

Chaque salle de classe mesure 8,75 x 7m pour atteindre une surface d’environ 60m². Les classes sont généreusement éclairées grâce à une répétition de modules vitrés identiques (cinq modules par salle, disposés sur la grande largeur) reposant sur des allèges pleines filant sur la longueur du bâtiment et ponctuellement interrompues par de généreux escaliers éclairés sur toute leur hauteur.

Les accastillages y sont fins, le dessin précis et il se dégage de l’édifice une écriture rationnelle à l’esthétique épurée et élégante qui vise à incarner l’institution qu’elle abrite.

 

Conscient du rôle important qu’a eu un architecte comme Jean de Mailly au sein de la Ville de Rosny-sous-Bois, notre proposition tente de comprendre et de réinterpréter sa pensée en l’inscrivant dans notre contemporanéité.

Le bâtiment existant est majoritairement construit en béton avec un système de murs de refend portant des planchers constitués de hourdis et de poutres précontraintes solidarisés  par une dalle de compression. L’ensemble repose sur un vide sanitaire.

À l’image des bâtiments de son époque, la structure de l’édifice n’admet pas de surcharge. Dès lors, notre approche s’est attachée à développer une nouvelle enveloppe, autonome d’un point de vue structurel, et protectrice d’un point de vue thermique et acoustique.

Le système proposé se compose d’une structure en bois désolidarisée de la façade existante et autoportée. Cette armature primaire repose sur des fondations déportées de celles existantes. Elle est constituée en poutre treillis reposant sur des poteaux alignés au nu extérieur des murs de refend existants, permettant de franchir, en grande majorité, des portées de 8,75m correspondant à une trame complète de salle de classe. Ces poutres treillis s’inscrivent dans la hauteur des allèges maçonnées existantes – qui sont conservées – pour recréer les effets de bandeaux initiaux. Les menuiseries sont positionnés devant la structure de façon à préserver leur aspect continu et filant d’origine.

La majeur partie du bâtiment sera isolé par l’emploi de bottes de paille d’une épaisseur de 47cm.

 

L’isolation par l’extérieur est protégée par un complexe de bardage ventilé recouvert d’émaux de verre. D’un format de 2,5 x 2,5cm, ils se déclinent en deux teintes principales, bleue et blanche, qui renforcent le découpage des différents volumes. Matériaux noble et solide, couramment utilisé à l’époque de la construction pour sa facilité d’entretien, il deviendra à Rosny-sous-Bois un élément récurrent des réalisations de Jean de Mailly.

Filant devant la structure en bois rapportée, les menuiseries du projet s’inscrivent dans une réinterprétation du dessin d’origine des façades.

La profondeur des tableaux des fenêtres offerte par le système d’isolation et la position, côté intérieur, de la structure porteuse permettent la mise en place d’un système passif de brise-soleil intégré et ajusté selon chaque orientation. 

La transformation des façades s’accompagne d’un traitement localisé du côté intérieur des salles de classe. Le changement de nu des menuiseries dégage une large tablette intérieur subdivisées selon la trame de façade.

L’organisation intérieure de l’école est peu modifiée hormis la mise en place d’un ascenseur au cœur du bâtiment et de quelques éléments techniques intégrés.

Une refonte plus lourde du rez-de-chaussée est néanmoins imaginée :

Le préau sud est rendu traversant afin d’assurer un lien fort entre les cours existantes. Nous l’appelons le préau d’été.

Sur le préau nord, la mise en place d’un ensemble de portes vitrées refermables par un système en accordéon permettant la création d’un espace tampon. Nous appelons l’ensemble de cet espace tempéré le préau d’hiver.

 

↑UP